PORTER UN MASQUE NOUS REND-IL DIFFERENT ?
Depuis quelques mois, nous avons pris l’habitude de porter un masque, crise sanitaire oblige.
Il est devenu un objet indispensable de notre quotidien. Il a modifié notre rapport à l’Autre que nous en ayons conscience ou pas.
Ce masque crée une distance, une coupure entre Nous et L’Autre. Nous n’avons plus accès à la physionomie de l’Autre dans son intégralité.
Il nous empêche de lire les émotions sur le visage d’autrui. La création du lien avec l’Autre est plus difficile, voire dans certains cas impossible.
Il modifie la tessiture de notre voix, notre articulation, le rythme de notre langage.
Nous pouvons avoir l’impression d’entendre moins bien, de voir moins bien, d’être désorienté.
Le masque modifie nos perceptions et ajoute une dimension supplémentaire et nouvelle à notre communication.
Si nous n’y prenons garde, il peut enfermer à mauvais escient, chacun de nous dans son intériorité et le couper du Monde et de ses semblables.
Le Masque devient un médiateur entre notre Soi et l’Autre, entre notre Soi et le monde, conférant à certains sous couvert d’anonymat partiel, un “sentiment de toute puissance”, ou à l’inverse nous procurant un sentiment d’isolement ou autre.
Il peut réveiller nos “fragilités” ou nos “forces”.
Le masque a donc une nature double, son porteur étant tourné à la fois sur l’extérieur et l’intérieur. Il lui faut trouver un équilibre entre l’intérieur et l’extérieur.
Ce n’est pas chose simple, puisque d’une part le masque est là pour nous protéger, mais il nous déconcerte aussi, il peut nous libérer comme nous illusionner.
Dans tous les cas de figure le masque nous transforme en quelque sorte. Il permet ou pas une prise de conscience.
Il nous amène à porter un autre regard sur nous-même, le monde qui nous entoure, et nos semblables.